« Honeydew »: Sawyer Spielberg (fils de Steven) dans un film d’horreur présenté au BIFFF

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Dans Honeydew, coup d’essai de Devereux Milburn, le fils de Steven Spielberg pourrait bien être tombé dans l’increvable famille de Massacre à la tronçonneuse. Présenté au BIFFF et disponible sur Shadowz le 23 avril.

Un jeune couple (Sawyer Spielberg et Malin Barr) part en randonnée dans les vastes étendues boisées de la Nouvelle-Angleterre, se paume en pleine campagne et trouve refuge chez une vieille fermière (Barbara Kingsley) et son fils handicapé ascendant tueur de chatons (Jamie Bradley). Pas la peine d’en savoir plus pour comprendre que Honeydew va ostensiblement lorgner vers les thrillers horrifiques des années 70. Une ambition qui va de pair avec son argument de vente: la présence de l’acteur Sawyer Spielberg, fils de Steven, jouant ici le rôle principal (de façon monolithique, faut bien le dire). On aimerait y croire. Las, le mystère de Honeydew s’écroule vite. Une question turlupine: pourquoi, alors qu’il met tant de soin à l’exécution, le résultat peine-t-il à ce point à convaincre? L’introduction expérimentale avec profusion d’effets visuels (zooms, split screen tous azimuts) et pléthore d’effets sonores (et gutturaux), très chiadée pour imposer au forceps une ambiance torve, résume un peu tout (ce qui ne va pas dans) le film: c’est fascinant comme une note d’intentions, mais beaucoup trop long et agressivement abscons pour susciter notre adhésion. Du coup, le problème est bien celui-ci pendant une longue heure quarante-sept: si le cinéaste sait installer une atmosphère, sa gabegie d’effets prive son récit de tout réalisme et c’est d’autant plus problématique lorsque ledit récit ne décolle simplement pas. Faute de rythme, de tension, de nerf. Ce devrait être effrayant mais l’impact sur nous est quasi nul. On a alors la très étrange sensation de voir un film comme on regarde un train à quai, qui ne démarre jamais. Dans ces conditions, on ne sera pas surpris de ne pas s’attacher aux personnages soit archétypaux soit fantomatiques avec des acteurs ayant le physique de l’emploi, et de bailler un peu devant les citations archi-voyantes (le repas de Massacre à la tronçonneuse, rejoué par la millième fois, c’est impossible). Parce qu’on est quand même un peu sympas, on attendra une seconde expertise pour tous ces jeunes talents qui ont mis du cœur à l’ouvrage d’autant que la photo du chef-op Dan Kennedy est pas dégueu et que le compositeur John Mehrmann court après la BOF que John Williams a fait pour Images (Robert Altman, 1972). Reste que ceux qui veulent jeter un œil à l’objet le peuvent: Honeydew est disponible sur la plateforme Shadowz le 23 avril.

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