« The Mortuary Collection », anthologie creepy

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Dans la catégorie de plus en plus suspecte du vintage porn, The Mortuary Collection de Ryan Spindell laisse les années 80 dans la malle. Et on a envie de dire pourquoi pas, puisque cela avait bien porté chance au très beau The Vast of Night (Andrew Patterson, 2019).

Copulation évidente de The Twilight Zone et des E.C Comics, le spectacle de The Mortuary Collection, émaillé qu’il est de trois histoires, prend place dans le sinistre funérarium d’un croque-mort à la peau terne, accueillant une nouvelle recrue bien curieuse. Tel le spectateur le plus avisé et le plus réactif, la future embaumeuse veut en savoir toujours plus et trépigne à l’idée de parcourir les archives de son employeur, grand collectionneur de décès improbables, qu’il s’empresse de raconter comme autant de fables à dormir debout. Dans la bonne tradition du genre, la moralité est de mise : on punit les vilains par là où ils ont péché en leur offrant un sort terrible. Voleuse aguerrie, Don Juan de campus, mari au bout du rouleau, et même l’interlocutrice du croque-mort, qui porte également son récit bien à elle.

Grimé comme s’il sortait de la cave et comptant parmi les producteurs du métrage, Clancy Brown endosse plutôt bien la silhouette de l’hôte macabre, tel un gardien de la crypte au flegme inébranlable. Mais hormis un hors-d’oeuvre dont la brièveté sied très bien au surréalisme de son délire lovecraftien, les autres segments peinent à décoller, entre humour au ras des pâquerettes et rythme défaillant. Et pourtant, les 1h50 (c’est trop, arrêtez) de The Mortuary Collection tentent de bien faire les choses, avec une direction artistique farfelue mêlant les époques (entre les années 50 et 70, ici on ne choisit pas) tout en essayant de masquer son budget de misère en la jouant baroque.

Tout ça reste malheureusement bien toc, et finit par arborer une gueule de cabinets de curiosités en plastique, peu aidé il est vrai par une photo sous-exposée bien trop artificielle. Le sketch final, présenté comme le giga morceau de résistance, est en réalité un court recyclé par son réalisateur, revisitant la fameuse légende urbaine de la baby-sitter menacée par un psychopathe de circonstance. Mais entre ses coups de coude pénibles (la télé diffuse un slasher 80’s…) et ses révélations d’une malhonnêteté absolue, l’instant pop-corn au ketchup finit par lasser (disponible en blu-ray U.S chez RLJ Entertainement avec sous-titres français)

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