« Piège pour Cendrillon » d’André Cayatte, un film invisible depuis 50 ans qui ressort en salles

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Le Chaos fier partenaire de cette (re)découverte : un diamant noir signé Cayatte exhumé par Revus et Corrigés, Gaumont, et le Festival Lumière.

Seulement deux notes utilisateur, au demeurant excellentes, sur IMDB: pas grand monde ne connaissait l’existence de ce Piège pour Cendrillon (1965). Une sortie fixée au 8 octobre et chapeautée par nos valeureux confrères de Revus et Corrigés, tout émoustillés après avoir découvert le film à Lumière l’an passé.

« Mais pourquoi t’as fait ce film? C’est moi qui devais faire Piège pour Cendrillon! Ce n’est pas un film pour Cayatte!« : avec la bonhomie qui le caractérise, voilà comment Clouzot s’adressa à Dany Carrel, star de ce film invisible depuis les années 70, et son blocage par un Sébastien Japrisot mécontent de cette adaptation (il n’était pas non plus connu pour son caractère conciliant). L’histoire d’une machination « diabolique » dont la noirceur rappelle effectivement les motifs préférés d’Henri-Georges, lisez plutôt : Victime d’un incendie, une jeune fille se réveille amnésique dans une clinique. Elle doit réapprendre petit à petit les mots, les idées, la vie. On lui dit qu’elle s’appelle Michèle, l’héritière d’une riche industrielle et que sa cousine Dominique a péri dans l’incendie. Jeanne, sa gouvernante, vient la chercher à la clinique. Bientôt Michèle va découvrir qui elle était vraiment…

Il y sera question de quête d’identité, de passion vénéneuse qui sent le roussi façon Thérèse Raquin, de ballerines qui dépassent du trench-coat, mais aussi de fragments érotiques dingues qui font de ce Piège pour Cendrillon l’un des films furieusement sensuels de nos chères années 60. On notera aussi une certaine tendance misogyne du cinéma français qu’on n’a pas mal vue s’exprimer chez Duvivier et Allégret, où le joli minois cache toujours de viles petites intentions… Geneviève Sellier likes this!

À la photographie, le maître incontesté du Noir à la Française, Armand Thirard, dont les collaborations forment une œuvre personnelle qu’on associerait bien à une certaine politique des auteurs: le bras armé de Clouzot, Duvivier, Christian-Jacque, Tourneur père, Grémillon, pour ne citer qu’eux. Politique des auteurs qui se fera un plaisir de cabosser Cayatte, dont le travail reste à découvrir aujourd’hui. Reconnaissons quand même qu’on ne l’attendait pas à un tel niveau! Le film est dispo chez Gaumont depuis cette année, mais on vous recommande vivement de découvrir ça dans une salle où les spectateurs ne seront pas les seuls à porter des masques…

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