[LIA TERRAYA] Muse du Chaos

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[BERTRAND MANDICO RÉDACTEUR EN CHEF] Lia Terraya est le secret le mieux caché de l’underground. Et c’est sans surprise que vous apprendrez qu’elle a produit un des premiers courts métrages de Bertrand Mandico en 98, puis coproduit Henry Darger en 2007. Sa carrière est hallucinante (elle a même été une ancienne actrice/doublure cascade et nue). Elle vit maintenant à Berlin, elle a traversé plein d’histoires, connu beaucoup de monde et adore l’anonymat. Par amitié pour Bertrand, elle se confie au Chaos dans un désordre objectif.

TEXTE : LIA TERRAYA / COLLAGE : BERTRAND MANDICO

« Warhol avait la petite vérole. Je suis bien placée pour le savoir, j’ai mis le bout de ma langue sur ses pommettes rosâtres. Les cheveux oxydés, la perruque de traviole, de l’eczéma au coin des lèvres… « Pas bandant » disaient dans son dos, les mecs qui lui léchaient la pogne à longueur de journée pour se faire un nom sur le scène New-yorkaise. Moi, il m’aimait bien le père Andy… Je chantais Something-Something avec un stérilet autour du cou, quand je l’ai vu pour la première fois. Il s’est assis devant moi avec sa cour de pédales argentées…. Il avait la peau d’un ébouillanté et le regard mélancolique d’un Tchèque au cœur brisé. Nous nous produisions, mon groupe et moi, tous les mardis dans une boîte érotico-underground, située à l’ombre de la 9éme avenue : »The 345 turks »…

Notre groupe rock avait inventé le concept du blues-bègue… Un blues radotant, comme une chèvre électrocutée un soir de pleine lune. La particularité de notre trio résidait dans notre totale absence de pudeur. Andy a tout de suite flashé sur le concept et les corps en sueurs de mes deux guitaristes frénétiques. Excité comme un pou, il était Andy. Enfin, à la Warhol. Juste le coin de la lèvre supérieure qui se tord un peu. Comme on avait pas de nom, Warhol nous a baptisé  » the corn black »… Une idée à la con, mais c’était mieux que rien. L’idylle ne dura qu’un mois.

Après le Velvet, nous étions la 8ème tentative musicale sans lendemain d’Andy Warhol. Les deux autres membres du groupe: Roy Pritt (guitariste anémié arménien d’origine) et Greg Mazursky (guitariste du dimanche pur jus british) ont vite attrapé le melon. Greg était mon petit ami de l’époque, pas malin-malin, mais beau comme un paon. Mes deux guitaristes avaient un sens épileptique de la musique. Pendant les concerts, ils portaient masques et chaussettes, le reste était libre d’accès. Leurs amplis crachotaient comme des hyènes en rut. Moi j’étais dans mon plus simple appareil, la jambe haute, coiffe de Geisha bien soignée. Andy me suggéra le stérilet dans le chignon… J’hurlais toutes les 15 minutes dans un micro couvert de sparadraps. Un mot par chanson, scandé jusqu’à plus soif. Mon con de Greg parlait de transe électrique. Je ne l’écoutais pas quand il palabrait, je regardais juste ses lèvres pulpeuses qui bougeaient par-dessus ses dents. Un mot, une chanson. On aurait pu aller loin comme ça. Mon idiot de Greg n’avait pas bien compris que Warhol en pinçait pour ses lèvres et le reste. Pour faire offrande à notre protecteur, Greg me poussa dans ses bras. Amusé, Warhol me laissa le léchouiller. Ce fut une expérience plus scientifique que sensuelle. C’était comme partir à la découverte d’un nouveau continent…

Ce que je sais, ce que j’ai su…
– Patti Smith adore les raviolis aux épinards
– René Gosciny prenait des amphétamines
– Jack Nicholson aime boire dans des verres sales.
– Farah Fawcett avait un t-shirt de nuit troué au niveau des seins.
– Marcel Duchamps a eu une liaison avec Michèle Mercier.
– Joey Ramones allait à la messe en cachette.
– Paul Gegauff se laissait pousser les ongles des pieds.
– John Cale aimait manger du boudin glacé
– Kirck Douglas prenait des polaroids de son sexe.
– Sid Vicious n’avait pas d’avenir.
– Paul Claudel est allé dans un club échangiste de New-york.
– Buñuel faisait la sieste avec une mouche morte.
– Peckinpah et Warren Oates faisaient du ski dans le désert.
– Daria Halprin s’est fait refaire le front.
– Peter Watkins porte des bretelles de soie.
– Alain Kuntern arrivait à danser dans sa baignoire
– Jess Franco est capable de dominer sa peur du noir.
– Tomas Milian a eu groupe punk avec des musiciens aveugles.
– Woody Strode était capable de faire l’amour durant 8 heures sans se fatiguer.
– Oliver Reed repassait ses chemises tous les jours.

En fouillant dans mes affaires, j’ai retrouvé ce bout de script…

Le playboy- Tu fais quoi.

Marina- Je roule sur tout ce qui vit, pleure et rit.

Le playboy- (il rit)- ah ah ah ah

Marina démarre sa moto, qui se cabre en arrière et avance vers le playboy. La motocyclette plaque l’homme au sol. Marina lui roule dessus et fait patiner sa roue arrière sur le visage du playboy.
Le pneu clouté déchire le beau visage du playboy.
Marina insiste, accélère elle rit en serrant les dents. Dans l’effort son blouson c’est ouvert et l’on devine ses mamelons, ronds et bronzés.
Un nuage de poussière envahit la piste.
Des éclaboussures de sang, tâchent le sol comme une toile de Jackson Pollock.
Le visage du playboy n’est plus qu’une masse rouge sanguinolente.
Marina s’allume une cigarette et remonte la fermeture éclair de son blouson moulant.

C’est l’extrait pitoyable d’un film italien que j’ai tourné en 1977, le film est resté bloqué en salle de montage, par les producteurs. Le titre français devait être: « Elles enjambent, elles roulent et elles tuent… » Une sorte de Faster Pussycat Kill Kill gore, avec des filles en motocyclettes qui répandaient des cadavres le long des côtes italiennes. Le film était particulièrement cruel et teinté d’érotisme. Klaus Kinski jouait le rôle d’un policier, obsédé sexuel particulièrement cruel. Klaus organisait des fêtes orgiaques dans sa villa romaine. Le tournage fut très drôle. Il y avait de la sauce tomate partout. C’est en tournant ce film que j’ai appris à enjamber les deux roues.

Je ne garde aucun souvenir de Hiroshitrash mon amour… Je me souviens que Sylvano Montgomerry (un de ses multiples pseudos) était tout le temps à poil pendant le tournage. Il collectionnait les flippers et les fusils à Pompe. Sylvano nous gavait de LSD avant, après et pendant le tournage. On était au Portugal, dans un immeuble à l’abandon au bord de la mer. Il était question d’un homme-bombe argenté, de sexe et de pellicule dégradée. Je n’ai jamais voulu voir le film. À l’issue du tournage, je me suis retrouvée enceinte, j’ai avorté à Amsterdam. Sale période. Je l’ai effacée de ma mémoire. Comme toujours j’ai gardé, quelques photos. Si quelqu’un à vu le film…

Mon unique livre a été publié par Eric Losfeld en 1968, un recueil de poèmes morbides, du nom de « Mademoiselle magmatique… » J’étais alors l’amie du dessinateur Nicolas Devil, il venait de réaliser l’album de bande dessinée psychédélique « La sage de Xam ». J’étais aussi son modèle. Le scénario était de Jean Rollin, c’était en 1967, à cette époque, nous nous croyions libre comme l’air. Un air vicié rempli de tâches brunes et de coulures mauves.
Un soir, autour d’un amoncellement de cadavres de bouteilles, je parle de mes poèmes cut-up à Losefeld. Rien de bien original, beaucoup d’emprunts, un truc dans l’air du temps. Mais j’avais l’avantage d’être jolie et on ne me refusait rien. Les textes étaient accompagnés de photos que j’avais glanées à droite à gauche. Sous le coup de l’ivresse, Losefeld décide de publier les textes et le images. Aucun crédit photographique, l’interdiction tomba très vite. On retira le livre de la vente. Au pilon, j’en ai gardé trois exemplaires. J’en ai perdu deux.

Pendant que les danseuses en tutu brisaient des briques à grands coups de carabines, nous nous roulions les uns sur les autres en poussant des cris de hyènes. Octobre 78, Sonia, une amie danseuse (qui ouvrira à Barcelone le premier salon de « coiffure-pubienne ») me propose de la rejoindre au sein de sa troupe. « The karate activist company theater » n’aura connu qu’une existence éphémère. Le chorégraphe allemand Marc Keller vivait alors une passionaria avec le karateka Lee Jam. Ils décidèrent un soir sur l’oreiller, de fonder une compagnie où ce mêlerait danse, performance et Karaté. Au final un fiasco désopilant. Trois représentations à Genève, toutes aussi catastrophiques les unes que les autres. Des petits rats carabinant, des étudiants communistes et japonais rampant sur des débris d’assiettes, des karatékas hippies combattant le néant, des actrices de séries B se trémoussant en hurlant… Bref, une grande fresque fourre-tout à mi-chemin entre Béjart et Bruce Lee… Au bout d’un mois de répétition, Marc Keller et Lee Jam ne supportaient plus. Pendant la dernière représentation leur duo qui clôturait le spectacle se transforma en réelle bagarre. Les danseurs et autres karatékas prirent part à la bataille. La scène se transforma en champs de bataille grotesque.
Le public était médusé. Une petite danseuse en tutu finit par tirer dans le tas. Un étudiant Japonais blessé à la cuisse, des cheveux arrachés, quelques bleus, des dents cassées. Tout le monde fut embarqué par les flics, c’était la fin de l’aventure.

Lorsqu’on voulait avorter tranquillement, on partait en Hollande voir Ringo Van Pallaf
Ringo n’avait pas son pareil pour détendre l’atmosphère. Ce gynécologue-dandy, fils et petit fils de médecin, était un grand adepte des paradis artificiels. Très apprécié par les gens (et surtout les femmes) du spectacle, Ringo était très souvent solliciter pour des avortements. J’ai pratiqué la chose deux fois. Qui n’a pas avorté dans ces années-là, ne peut pas imaginer le calvaire que l’on devait endurer. Mais Ringo n’avait pas son pareil pour rendre la chose « douce ». « Je vais t’endormir l’oiseau » disait-il dans un français approximatif. En plus Ringo était plutôt beau mec, ce qui ne gâchait rien. D’ailleurs, il a fait une courte apparition dans Blue-movie, une curiosité anglo-saxonne sans grand intérêt. Pour l’anecdote, l’actrice principale était une de ses clientes. Quand il n’auscultait pas nos profondeurs intimes, Ringo voyageait sur les îles. Il pratiquait la plongée en apnée, il aimait pêcher les éponges et les coraux colorés, après avoir fumé un peu d’opium. Lorsqu’il visitait ses patientes, Ringo se croyait souvent en haute mer dans les grands fonds. On l’entendait prendre sa respiration et palper tout en douceur nos cavités secrètes. Il est mort prématurément renversé par une voiture, pauvre Ringo… Chaud-lapin comme il était, il a certainement semé plusieurs enfants blonds dans les îles bleues du pacifique.

«Une fille est une île, une flaque est une mer» avait écrit Ugo Nespolo sur la première page de son script Roma Bikini 1971 (film invisible). Artiste et cinéaste underground, qui tourna quelques films fin soixante et soixante dix. Trois jeunes femmes dévêtues et langoureusement allongées dans des trous d’eau, attendent l’ouvrier romain pour lui donner du plaisir. J’ai mouillé mon corps dans des chantiers romains pour ce film, bain de boue et caresses rugueuses… J’ai aussi tourné (tout aussi peu vêtue mais moins mouillée) La Diva du même Nespolo. On peut voir une trace floue de ce film sur internet… «Un strip-tease saccadé pour atteindre l’extase du ridicule» avait écrit Nespolo sur l’entête de son script. À vous de juger.

«A girl is a gun» disait Luc Moullet dans son western, Une aventure de Billy Le Kid. «A girl is a bomb», lui répondra Karl Hadaïgo quelques années plus tard dans son film: Rampa, Rampa, Kill The Fox. Karl Hadaïgo avait un père japonais (comme moi) et une mère d’Europe du nord (comme moi aussi). Ce qui nous rapprocha un temps. Dandy oisif trainant dans le milieu des arts, Karl peignait un peu, photographiait beaucoup et écrivait des scénarios illisibles… J’ai connu Karl à Paris en 79, il tournait autour de l’actrice Oja Kodar
muse et compagne d’Orson Welles. Elle le fascinait… Mais ce n’était pas réciproque.
Karl Hadaïgo se ventait d’avoir tenu un tout petit rôle dans The Other Side Of The Wind, film inachevé d’Orson Welles (il y aurait joué un des cameramen filmant Huston, mais j’ai des doutes). Karl s’installa définitivement aux États-Unis en 1981, où il finit enfin par produire et réaliser un film avec l’héritage de sa mère… Un Neo-Western à petit budget, film underground de 45 minutes, qu’il acheva en 82 dans l’indifférence. Le film se déroulait entièrement dans un garage automobile. Dans ce huis clos mécanique, un proxénète Texan prend une secrétaire en otage le temps d’un week-end. Le cowboy teste sur la jeune femme, les effets d’une nouvelle drogue aphrodisiaque mais la secrétaire devient littéralement explosive. Elle explosera entre les jambes du cow-boy dans une scène apocalyptique rappelant la séquence finale de Zabriskie Point (à toute petite échelle).

J’ai eu l’honneur de jouer la secrétaire explosive (car j’avais eu la bonne idée de traverser l’Atlantique au printemps 81). Le cow-boy n’était pas un acteur, c’était un ancien tennisman plutôt plaisant, avec un avant-bras droit surdimensionné (j’ai oublié son nom, je l’appelais Popeye). Une semaine de tournage un peu hystérique, des vêtements déchirés et une explosion finale à base de pastèques, fleurs et paillettes… Après ce film, Karl Hadaïgo cessa définitivement de tourner, il fonda une petite entreprise de location de caissons antichoc pour caméras ( il avait créé un prototype pour les besoins du film). Moins oisif et plus raisonnable Karl Hadaïgo gagna enfin de l’argent avec ses caissons. Rampa, Rampa, Kill The Fox ne laissa aucune trace dans l’histoire du cinéma underground, même pas une éraflure…

Roy Sultan peignait des enseignes pour les magasins et en tirait un grand plaisir. Cet américain d’origine écossaise vécut toutes ses années dans la petite ville de Babb située dans le Montana. Durant la crise de 1929, choqué, désœuvré et désespéré, Sultan entreprit de réaliser un dessin-animé témoignant de la misère et de la solitude. Il était persuadé que le monde courait à sa perte et voulait laisser une trace (pour d’éventuelles générations futures). Il commença alors la réalisation de The Last Cartoon. L’entreprise dura deux ans… Le film racontait l’histoire d’enfants orphelins, errant sur une planète désolée et persécutés par les éléments déchaînés. Une fois les dessins exécutés, Sultan dû attendre 6 ans de plus pour pouvoir les filmer. Il hypothéqua sa petite maison familiale afin de se financer. Le film n’existe que dans une seule copie 16mm sans son, il dure 14 minutes et ne fut projeté publiquement qu’une seule fois, dans la soirée du 8 avril 1939… La séance se déroula dans un petit cinéma de Babb, tenu par le cousin germain de Sultan. Le film fut très mal accueilli par le public local. Il faut comprendre que cet étrange cartoon fut terminé en pleine 2éme guerre mondiale et que personne n’avait alors envie de voir un dessin animé cruel et apocalyptique. Jugé trop « malsain » par de potentiels acheteurs, le film resta dans sa boîte. Les autres projections se déroulèrent dans un cadre strictement intime et familial. En parti ruiné, Roy Sultan reprit ses activités d’enseigniste. Il vécut simplement dans un petit appartement situé au-dessus d’une blanchisserie chinoise. Sur des draps humides, il projetait de temps en temps son film, aux gosses du quartier. À sa mort, la copie et le négatif de The Last Cartoon furent vendus à un brocanteur ainsi que tous les dessins originaux de Sultan… Aujourd’hui il ne reste plus que 49 photogrammes de The last cartoon les dessins originaux ont disparus. Certaines de ces images altérées, ont été achetées par le célèbre dessinateur de comics Chris Ware.

Le moment est venu de raconter le sujet de Egg’s fly in the baby belly, je ne vais pas tourner autour du pot comme ça… Egg’s fly in the baby belly était un giallo, mais très particulier… Alberto Cavallone voulait créer un télescopage entre plusieurs genres (ajoutez à cela son goût immodéré pour la provocation). Le film se présentait comme un giallo-exotico-zoophile. L’action se déroulait en partie dans la jungle africaine. Comme nous avions un tout petit budget, les scènes de jungle furent tournées en studio (en réalité un entrepôt portuaire à Trieste). Pour reconstituer la jungle, nous n’utilisions uniquement que des retro-projections en transparence (diapositives surtout et film). Ce qui donna à Egg’s fly in the baby belly son aspect totalement surréel. Cavallone avait négocié avec un directeur de zoo véreux, pour avoir quelques animaux. Le film débute une nuit à Trieste, en dehors de la ville, sur une route sinueuse des corniches… Lorna (c’est à dire moi), une jeune journaliste ambitieuse (pas très original) rentre chez elle au volant de sa voiture. Un coupé sport rapide vert amande. Les phares de l’auto balayent les routes en lacets, les pneus crissent. Au détour d’un virage apparaît dans la lueur de phares un grand singe élancé qui traverse la route. L’animal est aveuglé par la lumière. Lorna hurle, elle freine mais son auto percute le singe. La jeune femme sort de son auto. Le singe est allongé sur la route brumeuse, il respire difficilement, il est étalé sur le sol. Lorna essaye de réveiller l’animal sans réaction. Avec difficulté, Lorna porte le singe dans le coffre de son auto. Arrivée chez elle, Lorna installe l’animal dans son salon. Le singe ne bouge pas, il est mort. C’est une sorte de chimpanzé en plus élancé, ses bras sont immenses. L’animal a un couteau sanguinolent vissé dans sa main. Lorna ne parvient pas à le retirer. Il y a aussi quelque chose qui dépasse du postérieur de l’animal, comme un bout de plastique. Lorna tire sur le petit bout de plastique. Elle extrait du cul du singe, un sachet rempli de LSD. Lorna garde le LSD dans sa poche. Elle met le singe mort dans une grande poubelle et va se coucher. La nuit pendant qu’elle dort, le singe bouge dans la poubelle. Il se réveille et sort de son sarcophage. Il chancelle un peu. Le singe renifle et va instinctivement dans la chambre de Lorna. L’animal monte sur le lit et regarde la femme qui dort. Lorna se réveille en sursaut. Le singe la gifle, puis la menace de son couteau. Il met la lame sous la gorge de la jeune femme affolée. Le singe déchire d’une main sa chemise de nuit et la viole sauvagement… Quand il a terminé, l’animal saute par la fenêtre en brisant la vitre. Voilà pour le début tel que me l’a raconté Alberto Cavallone. Le scénario était en grande partie de lui, son ami Isidore Isou lui avait donné un coup de main de façon anonyme (par jeu et surtout pour l’argent). Cavallone ne racontait que les débuts de films. Le reste, on le découvrait plus tard. J’étais emballée. Le singe serait un faux… Tant mieux pour moi, dommage pour le film. J’accepte le rôle sans en savoir plus. » L.T.

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