Les films de monstres les plus chaos de tous les temps

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Mais dites-donc, c’est passé Halloween! #sad
Et si à cette occasion, nous posions quand même cette question qui nous taraude depuis la nuit des temps: quels sont les films de monstres les plus chaos de tous les temps? Réponse de la rédaction en pleine métamorphose cheloue.

ROMAIN LE VERN

Freaks, la monstrueuse parade de Tod Browning (1932)
Parce que les vrais monstres ne sont pas ceux que l’on pense.

Possession de Andrzej Zulawski (1981)
Isabelle Adjani se tord d’amour et de passion pour un monstre créé par Carlos Rambaldi (E.T.). Un film fantastique (dans tous les sens du terme) dans lequel on retrouve le goût de Zuzu pour la passion braque, le romantisme exacerbé, la manipulation des corps et la peinture Bosch d’un monde en proie aux forces du mal.

Elephant Man de David Lynch (1980)
Londres, 1884. Un homme-éléphant est exhibé dans une baraque de fête foraine. Si David Lynch insiste sur l’humanité de John Merrick (son être, son âme, sa personnalité), il n’en reste pas moins fasciné par la monstruosité physique (anatomiquement parlant). Mais son regard est infiniment plus beau que celui porté par la société d’alors. Comme chez Browning, les vrais monstres, ça reste pas ceux que l’on pense.

Dark Water de Hideo Nakata (2001)
La grande surprise de Dark Water, au-delà de l’effroi qu’il provoque, c’est son atmosphère de chagrin. Ce sentiment diffus qu’il ne reste plus que deux personnes au monde et dans ce monde de pluie: une mère et sa fille. Et qu’à chaque corridor, à chaque embrasure de porte, se cache un monstre prompt à les séparer à jamais. Lorsque ce dernier apparaît en poussant un cri insoutenable, c’est une véritable explosion du trouillomètre.

May de Lucky McKee (2000)
Pour la main de la créature caressant le visage de l’héroïne à la fin.

GERARD DELORME

Frankenstein de James Whale (1931)
On ne peut pas y échapper, c’est le plus beau, le plus touchant, le plus influent, celui qui a inspiré le plus grand nombre de variations.

The Host de Bong Joon Ho (2006)
Comme souvent, lorsqu’il est situé dans un contexte politique, le monstre révèle un dysfonctionnement ou un scandale sociétal. Dans Godzilla, il est le résultat de la bombe atomique qui a traumatisé les Japonais. Dans Possession, il est le fruit d’un régime politique qui transforme les Polonais en monstres. Ici, il est le fruit des négligences environnementales américaines en Corée.

Frères de sang de Frank Henenlotter (1982)
De tous les films de monstres dont Frank Henenlotter s’est fait une spécialité (Elmer, le remue-méniges, Frankenhooker), celui-ci est probablement le plus attachant à cause de la profondeur inattendue des liens affectifs qui unissent deux frères siamois, en route pour se venger des médecins qui les ont séparés à la naissance.

Society de Brian Yuzna (1989)
Après avoir produit Re-animator, Brian Yuzna a fait ses vrais débuts de réalisateur avec cette satire sociale à combustion lente qui se termine par une orgie inoubliable avec les effets du bien nommé Screaming Mad George.

Creature from the black leather lagoon des Cramps
Et pour changer, un clip

MORGAN BIZET

Les Dents de la mer de Steven Spielberg (1975)
Spielberg fracassa le box-office US avec son deuxième long-métrage, un film d’horreur, qui traumatisa une bonne partie de ses spectateurs, terrifiés à l’idée de se baigner en pleine mer. Le gigantesque requin blanc, Bruce, devint vite un phénomène de la culture populaire, tout comme le thème de John Williams et l’affiche du film. Le début d’une carrière ponctuée de chefs d’œuvre, et jamais complètement éloignée de ces début dans le cinéma horrifique (Indiana Jones et le temple maudit, Jurassic Park, La Guerre des Mondes).

Alien de Ridley Scott (1979)
Hommage déguisé de La Féline de Tourneur, le second long métrage de Ridley Scott pris à contre-pied la Star Wars Mania et le succès de Rencontres du Troisième Type pour redonner des frissons à travers la figure de l’extraterrestre. Un chef-d’œuvre au sous-texte féministe qui bénéficie du magnifique travaille de l’artiste le plus Lovecraftien de l’époque, H. R. Giger en tant que décorateur et créateur du mythique xénomorphe. Finalement, comme ses prédécesseurs, Alien eut son succès et déboucha sur une saga malheureusement trop souvent inégale, mis à part deux belles suites réalisées par James Cameron, puis David Fincher.

The Thing de John Carpenter (1982)
Sorti au même moment que E.T., The Thing passa malheureusement inaperçu malgré une célébration des effets spéciaux hallucinants de Rob Bottin. Aujourd’hui, on ne présente plus le chef d’œuvre de John Carpenter, film d’horreur à la tension permanente. The Thing traumatisa plus d’un cinéaste, dont Quentin Tarantino. Ce dernier rendit d’ailleurs hommage à l’œuvre de Carpenter dans Les 8 Salopards, jusqu’à en reprendre le décorum enneigé et Kurt Russell, mais également dans son premier film, Reservoir Dogs.

Gremlins de Joe Dante (1984)
Qui a dit que Gremlins était un film enfantin? Production Amblin sortie en pleine Spielberg Mania (qui contamina même John Carpenter avec son magnifique Starman), Gremlins est le pendant anar’ et turbulent de E.T. et Retour vers le futur. Forcément, avec Joe Dante à la réalisation, le film décape avec son ton cartoonesque et la middle class Reaganienne en prend pour son grade. Les créatures maléfiques deviendront presque aussi culte que les mignons Mogwai. Quelques années plus tard, Dante réalisa une suite encore plus chaotique à Gremlins et offrit au monde le premier film anti-Trump (représenté dans le film par l’intermédiaire du milliardaire Clamp).

La Mouche de David Cronenberg (1986)
Avec The Thing le film qui dément le mieux les a priori sur l’inutilité des remake. Cronenberg s’empare du projet et le réalise en ayant La Métamorphose de Kafka en tête. Il signera alors son plus grand succès. La Mouche est une œuvre d’une infinie tristesse semblable à une grande tragédie shakespearienne – la musique presque symphonique de Howard Shore a d’ailleurs était conçue comme un opéra – sous fond de mutation de la chair. L’amour résiste-t-il à l’altération des corps? La réponse est non, et on ne peut que fondre en larmes lorsque Geena Davis tire dans la tête d’un Jeff Goldblum dénué quasiment de toute humanité.

JEAN-FRANCOIS MADAMOUR

The Thing de John Carpenter (1982)
Voilà un film qui n’a pas pris une ride. Grâce à la mise en scène, tout d’abord, véritable leçon de cinéma en huis clos, et à ses effets spéciaux en second lieu, qui magnifient l’horreur engendrée par le monstre. Remake d’un film de Howard Hawks (The Thing From Another World) datant de 1951 où l’entité extra-terrestre ressemblait à un humain végétal, le long-métrage de John Carpenter libère une créature enterrée sous les glaces de l’Antarctique pendant 100 000 ans. Cet être qui s’éveille après un long sommeil va se servir du corps humain (ou animal) comme hôte, puis imiter la personne dans laquelle il s’est immiscé. Comme le dit le slogan du film: « L’homme est la meilleure cachette qui soit ». Les explorateurs deviennent tous paranoïaques et le réalisateur orchestre une savante partie de poker menteur avec la mort comme enjeu. Qui est possédé? Comment faire sortir la Bête? John Carpenter fait évoluer son récit dans des conflits permanents où le spectaculaire vire dans l’horrifique absolu avec cette Chose qui tient du parasite copycat et donc totalement protéiforme. Greffé à la moelle épinière de son hôte humain, le monstre aux allures d’Alien avant sa transformation finale, ressemble beaucoup aux arachnides. Les corps se distordent dans la douleur et La Chose ne cesse d’évoluer, au gré de transformations incroyables (homme pieuvre aux bras tentaculaires, homme chien dont la tête canine perce l’estomac d’un personnage avant de se métamorphoser en créature hybride et difforme, homme fleur au visage tronqué en deux, un torse requin qui arrache des bras…). Ce monstre là est le plus effrayant de l’histoire du cinéma parce qu’il peut se nicher en chacun de nous et adopter des formes diverses et réellement cauchemardesques. Peut-être que l’horreur définitive, c’est finalement l’être humain. La Chose se transformant au gré de la personnalité de son hôte…

Ring de Hideo Nakata (1998)
Un monstre qui regarde l’objectif (donc, nous), qui s’approche et finit par carrément sortir de l’écran pour nous faire mourir de peur. Videodrome, en pire. Soit l’histoire d’une cassette maudite qui, une fois visionnée, laisse s’échapper sept jours plus tard d’une télé un fantôme revanchard. Sadako, de son prénom, n’a plus d’ongles, mais de longs, longs cheveux noirs qui lui barrent une bonne partie du visage. On ne lui voit qu’un seul œil, révulsé, et lorsqu’elle franchit le Rubicon symbolique de l’écran de télé, laissant quelques flaques d’eau derrière elle, personne ne fait le malin.

Predator de John McTiernan (1987)
Les films fantastiques des années 1980 ont produit une quantité très notable de monstres chargés de mettre à mal nos peurs les plus profondes. Mais celui qui reste comme l’emblème du monstre fantastique c’est bien le Predator, rasta soldat en armure de métal gorgée de gadgets franchement destructeurs et qui peut se rendre facilement invisible. Il est aussi cruel que machiavélique, une véritable machine à tuer sans la moindre émotion, un chasseur interstellaire insatiable et déterminé qui ne lâche à aucun moment sa proie. Si sur le papier le défi semblait de taille, John McTiernan a réussi à créer une véritable icône du bestiaire cinématographique, outrageusement charismatique et horrifique (chaque apparition du predator est un moment de tension sans pareil), créature d’un autre temps fière et glorieuse qui n’a à offrir que peu de pitié à ceux qu’elle croise sur son chemin.

Le labyrinthe de Pan de Guillermo Del Toro (2006)
Le Pale Man est l’un des monstres parmi les plus effrayants que Guillermo Del Toro ait enfanté. Créé par le studio DDT et son chef maquilleur David Marti, puis retouché numériquement par Computer Café en post-production, le Pale Man arrive à un moment fatidique du Labyrinthe de Pan où la violence de l’imaginaire rejoint celle du réel. Sorte d’ogre terriblement amaigri, au visage lisse et dont les yeux sont absents, il représente la seconde épreuve que doit affronter la jeune Ofélia. Celle-ci, munie d’une craie magique, doit dessiner une porte qui donne accès à une antre à l’esthétique organique, presque utérin.

Alien de Ridley Scott (1979)
Si l’alien est la première créature qui nous vient à l’esprit lorsque l’on pense au film Alien, Le Huitième Passager, il en est une autre qui est peut-être bien plus stressante, car plus vicieuse (sa petite taille lui permet réellement d’attaquer de partout, comme le montre la scène dans Aliens avec Ripley et Newt enfermées dans le laboratoire). Cette créature est en fait une phase du processus évolutif de l’alien: le face-hugger, la saloperie qui s’accroche au cou des gens avec sa longue queue frétillante et leur pond dans la trachée à l’aide d’une sorte de longue trompe, refermant ses longues pattes squelettiques sur un visage qui disparaît complètement.

JEREMIE MARCHETTI

Gremlins de Joe Dante (1984)
Le réalisateur a fait comme ses créatures: il a tout parasité sur son passage. Inégalable.

Cabal de Clive Barker (1990)
Cocteau sous stéroïdes, tambouille des genres, amour du monstre à tous les étages

Massacres dans le train fantôme de Tobe Hooper (1981)
Un slasher (de prime abord) routinier qui a appris à embrasser le bizarre à pleine bouche!

Midori de Hiroshi Harada (1992)
Et si les monstres étaient…des monstres? Maruo répond et on tremble

Waxwork de Anthony Hickox (1988)
Le monster mash qu’on aime: saignant, pas sérieux et généreux

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