[CRITIQUE] GHOST IN THE SHELL de Rupert Sanders

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Nanar or not not nanar? Dans un futur proche, le Major est un agent d’élite, humaine dotée d’un corps aux capacités cybernétiques. Alors qu’elle affronte un nouvel ennemi capable de pirater les esprits, elle découvre qu’on lui a menti sur ses origines. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé.

Réponse: oh yeah!. Ghost In The Shell 2017 ou comment réduire l’intelligence, l’innovation et la sophistication des objets de Mamoru Oshii en affreux produit McDo pour fans de Kim Kardashian. Ou comment faire du blockbuster indigent se targuant de recycler Matrix (1999) alors que le monument des frères Wachowski récitait tout un pan de Japanimation dont le Ghost In The Shell originel de 1995. Ou comment penser que nous sommes nés de la dernière pluie et mépriser au passage notre bouillon de culture. Au bout de dix-vingt minutes, toute cette esbroufe est bien zolie, mais on se demande quand même le pourquoi de faire Ghost In The Shell en 2017 et ce en dépit d’un argument aussi sexy et irrésistible que Scarlett Johansson, actrice mutante (Her, Under The Skin…) et choix techno-idoine pour cette avatar de Frankenstein façon Mary Shelley.
Aussi, le problème se pose très vite: c’est kitsch. Terriblement kitsch. Kitsch au sens Luc Besson. Kitsch au sens où ça ne vivra pas plus de deux mois et ça expirera à la fin de l’année, dans une amnésie collective fracassante. De toute évidence, il apparaît très difficile pour le wanna-be Rupert Sanders, réalisateur de Blanche-Neige et le chasseur (mais aussi d’un court métrage déclinant Black Hole de Charles Burns) de faire du neuf avec du vieux – il peut au moins se targuer de faire du très vieux avec du naguère très neuf – et surtout de faire mieux à Hollywood qu’au Japon. Face au monstre vertigineux que constituait le diptyque mélancolique de Oshii, voici de l’américanisation outrancière qui rappelle à quel point le cinéma déteste désormais le mystère et avale la soupe la bouche grande ouverte: les enjeux sont approximativement les mêmes (sans un dixième de la complexité), beaucoup de séquences intégralement décalquées (sans le moindre génie). Plus gênant encore: là où le Ghost In The Shell de 1995 nous troublait déraisonnablement et donnait envie d’y revenir, cette coquille vide surligne toutes ses intentions et tous ses effets jusqu’à la nausée. Aseptisé (premier gros grief), démodé (second gros grief) et inutile (troisième grief assez redoutable), ce Ghost In The Shell 2017, avec ses méditations périmées sur les intelligences artificielles, fait tout simplement psssssccccchiiiiitttt.

NOS NOTES ...
Jean-François Madamour
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critique-ghost-in-the-shell-de-rupert-sanders 29 mars 2017 / 1h 47min / Action, Science fiction De Rupert Sanders Avec Scarlett Johansson, Pilou Asbæk, Takeshi Kitano

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