Le Chaos enquête avant l’annonce de la sélection de Cannes 2019 et se demande si un biopic d’Elton John a ses chances sur la Croisette.
PAR GAUTIER ROOS
N’attendez pas de nous qu’on vous résume le film, ou qu’on revienne sur cette récente polémique assimilant une scène retirée à de l’homophobie : vous trouverez toutes ces infos chez nos aimables concurrents.
Avons-nous vraiment besoin de préciser que le film retrace le parcours haut en couleur de l’artiste, de ses premiers pas à la Royal Academy of Music à la gloire internationale ? Vous le savez déjà. Que le réalisateur souhaite montrer Elton sous un visage sombre, « vulnerable, damaged and ugly » ? Vous avez vu Bohemian Rhapsody, pardi. Que la bande-annonce ressemble sans grande surprise à ce biopic bien fadasse sur Freddie Mercury, et que ce nouveau projet est lui aussi en partie produit par les protagonistes du film ? U know it!
On notera juste l’étrange parenté du bébé avec Billy Eliott (2000) : Lee Hall au scénario, et Jamie Bell dans le rôle du fidèle collaborateur d’Elton, Bernie Taupin. Vous aurez compris que pour le reste, notre optimisme est tempéré, même si le verre est toujours plus savoureux à moitié plein : ça pourra pas vraiment être pire que Bohemian, non ?
Pourquoi ça sent bon : Elton John aurait laissé un petit créneau vacant lors de sa tournée européenne, de quoi descendre 24 heures sur la Croisette pour signer des autographes et siroter quelques Moscow Mule. Le film étant programmé pour fin mai aux US, en France et en Grande-Bretagne, on est tout à fait certains qu’il sera prêt : après Iggy Pop, Amy Winehouse et Whitney Houston ces dernières années, ça sent le hors-compétition à plein nez.
Pourquoi ça pourrait coincer : Le succès interstellaire de Bohemian Rhapsody a bien prouvé que ce type de film n’avait pas besoin d’un passage en festival pour marcher, surtout si ce dernier est massacré par une critique habituée aux films asiatiques dépassant les quatre heures : la Paramount ne devrait pas faire des pieds et des mains pour être présente. Up to you donc, Titi Frémaux !