[ATTENDUE À CANNES 2019] MATI DIOP

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Au milieu d’une Sélection officielle où les noms prestigieux abondent, la jeune Mati Diop fera partie des grosses attentes du régiment chaos avec son premier long, Atlantique. Avec la lourde mission de nous faire oublier les déceptions des outsideur.euses de ces dernières saisons…

PAR GAUTIER ROOS

On n’est pas peu fiers de vous avoir annoncé la présence de Mati Diop à Cannes alors même que pas grand monde n’avait eu vent du projet (on ne le voyait pas à l’époque rejoindre la Compétition, ayant longtemps chauffé un siège à Un Certain regard: reconnaissez tout de même qu’on a eu du pif). Après avoir beaucoup oeuvré dans le court, la réalisatrice fera partie des curiosités attendues du Festival, bien décidée à nous faire oublier les récentes sélections baudruche de ses consoeurs (Les filles du soleil, Capharnaüm, Marguerite et Julien…). Le chaos croit beaucoup en cette nouvelle tête, remarquée pour le poignant Mille soleils en 2013: elle y renouait le dialogue avec Touki Bouki, oeuvre phare du cinéma africain des années 70, figurant dans toutes les bonnes listes des films à voir avant le trépas, réalisé par son oncle Djibril Diop Mambéty. Mais les lecteurs les plus fidèles auront surtout reconnu son visage dans le 35 rhums (2008) de Claire Denis, où elle campe la fille d’Alex Descas.

Depuis sa formation au Fresnoy, la fille de Wasis Diop a pas mal trimbalé sa caméra dans le documentaire : l’honnêteté nous pousse à admettre qu’on n’a pas réussi à se les procurer, et qu’on ne va pas faire comme si juste pour les besoins d’un portrait (nous ne vous prenons pas pour des billes, chers lecteurs). C’est donc l’intuition qui parle, en plus des influences revendiquées par la plasticienne (Apichatpong Weerasethakul, John Cassavetes). En plus du pitch d’Atlantique (Des ouvriers d’une banlieue populaire près de Dakar, Thiaroye, décident de quitter leur pays, en embarquant sur l’océan, après la construction d’une tour futuriste nommée Atlantique. Les femmes restent). En plus de sa chef-opératrice, Claire Mathon (L’inconnu du Lac, Les deux amis, Rester vertical, ainsi que le Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma). Ainsi que les courts de son oncle qu’on recommande avidement à ceux qui savent farfouiller dans les méandres d’internet (Le Franc, La Petite Vendeuse de soleil). Ça fait déjà beaucoup, non?

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